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Mahaut Ritz : "La précarité, entre invention idéologique et organisation de la dépossession"

Soutenance

Le 26 octobre 2018

Soutenance publique le vendredi 26 octobre à 13h, salle B1 du bâtiment ARSH

Composition du jury proposé
M. Eric DUFOUR, Université Paris Diderot, Directeur de these
Mme Rahel JAEGGI, Humboldt-Universität zu Berlin, CoDirectrice de these
M. Christian SCHMIDT, Universität Leipzig, Rapporteur
M. Franck FISCHBACH, Université de Strasbourg, Rapporteur
M. Philippe SALTEL, Université Grenoble Alpes, Examinateur
M. Thomas BEDORF, FernUniversität in Hagen, Examinateur


Mots-clés : précarité,critique,philosophie sociale,

Résumé
Cette thèse s’inscrit dans le champ de la philosophie sociale et s’inspire plus particulièrement de la tradition de la Théorie critique allemande et de son orientation pluridisciplinaire. Son objet concerne la précarité critique, tant le problème que cherche à saisir ce concept que le concept critique lui-même. Une quarantaine d’années après l’apparition des mots de la précarité (« précaire », « précarité », « précarisation », « précariser », « précariat ») et leurs premières études, la littérature sociologique sur le sujet est considérable. On constate en effet que l’envers de la flexibilité néolibérale – la précarité – a inspiré de nombreux travaux aux problématiques et aux échelles variées. Ceux-ci convergent majoritairement vers une conceptualisation de la précarité comme « pathologie sociale », menaçant la cohésion de la société dans son ensemble et menaçant les « précaires » d’exclusion. À cette lecture de la précarité, la thèse présentée trouve des invisibles, des angles morts et, globalement, des limites, à commencer par la difficulté à discerner la frontière entre la flexibilité positive et la précarité négative du travail. Notre étude critique consiste d’abord à remettre en question une telle analyse « pathologique » de la précarité, devenue véritable représentation collective sur le sujet. La thèse explore, à partir du cas français, l’histoire des transformations de l’organisation du travail et de la sécurité sociale à la charnière du fordisme et du post-fordisme. C’est à partir de ces transformations que sont formulés les premiers mots de la précarité en France dans les années 1970 (partie I). La thèse porte un intérêt tout particulier à la sociogenèse des concepts et des schèmes critiques de précarité et d’exclusion (partie I et II). À partir de ces études, elle propose une théorie critique de la précarité en tant que phénomène lié à la néolibéralisation des structures des États capitalistes développés et en tant que concept capable de saisir une réalité (diagnostique) tout comme de catégoriser le monde social (idéologique). Enfin, la thèse aboutit à une compréhension du problème des « précaires » à l’aune d’une philosophie de la misère et voit dans la précarité néolibérale une organisation de la dépossession, au sens marxiste du terme (partie III). Autrement dit, elle conçoit les « précaires » avant tout comme des dépossédés. Dans cette perspective, les projets d’autonomie de collectifs se développant nous apparaissent comme un symptôme de cette dépossession et la piste d’un projet politique possible.

Date

Le 26 octobre 2018

Localisation

Complément lieu
Salle B1, bâtiment ARSH
1281 Av. Centrale

Publié le 9 juillet 2019

Mis à jour le 12 novembre 2019