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Axe 1 : « Pratiques : valeurs, normes, institutions » (responsable T. Boccon-Gibod)
La première ligne de recherche de l’IPhiG est consacrée aux pratiques humaines et à leurs normes telles qu’elles existent au sein des sociétés contemporaines. Le développement de cette ligne prend la forme aussi bien de travaux visant à la compréhension des pratiques effectives abordées dans leurs dimensions politique, éthique et juridique, que de propositions normatives formulées à la fois dans des travaux théoriques et au sein d’instances de réflexion non philosophiques (comités d’éthiques en milieu médical, ateliers de réflexion sur l’éthique de la recherche, etc.). L’axe 1 cherche ainsi, avec un objectif revendiqué d’élucidation des pratiques contemporaines telles qu’elles sont, à répondre à la demande émise par le monde académique (par exemple, l’éthique des sciences, l’éthique du soin et l’éthique de la recherche) et par la société civile (par exemple, au sujet du sens de la peine, de l’autorité, de la gestation pour autrui (GPA), de l’euthanasie ou encore à propos de la corruption en ce qui concerne l’éthique publique) d’une réflexion en profondeur sur les règles de nos conduites, les valeurs qui y président, leurs processus de formulation et leurs modes d’application.
Plus précisément, les activités de l’axe 1 se distribuent selon deux orientations principales.
Éthique fondamentale et éthique appliquée
La première orientation est centrée sur l’éthique envisagée dans ses différentes dimensions – appliquée, normative, et méta-éthique – et poursuivie sur une variété de thèmes qui figurent en place centrale sur l’agenda de l’éthique actuelle – en particulier, éthique de l’innovation, éthiques féministes, éthique du soin, éthique de la recherche, bioéthique, éthique de l’intelligence artificielle, éthique du travail – avec une attention appuyée aux sources et ressources que l’éthique actuelle peut trouver dans l’histoire de l’éthique et de la morale philosophiques.
Philosophie politique et juridique
La seconde orientation de l’axe 1 est consacrée aux normes des pratiques, normes considérées en tant que phénomène institutionnel. Alimentée par l’objectif de fournir une élucidation de l’évolution historique des formes sociales, politiques et juridiques modernes et contemporaines (par exemple, avec l’étude de la gouvernementalité contemporaine ou la destinée des catégories politiques issues de la modernité), elle questionne la façon dont la norme se constitue au sein des institutions et affronte les problématiques soulevées par son application et l’exercice du pouvoir qu’elle engage. Cette seconde orientation regroupe plus précisément des travaux relevant de la philosophie politique et sociale, d’une part, et de la philosophie du droit et de l’éthique publique d’autre part.
Axe 2 : « Esprit et cognition » (responsable K. Michaelian)
La seconde ligne de recherche principale de l’IPhiG (PPL) interroge la nature de l’esprit (ou) de la vie cognitive, avec un accent privilégié porté sur les thèmes de la mémoire, de l’intentionnalité et du langage. Les travaux qui y sont développés prennent place dans des cadres théoriques actuels qui se distribuent comme suit : l’approche naturaliste inscrite dans le champ des sciences cognitives, d’une part, et des approches non-naturalistes qui privilégient l’analyse logique et conceptuelle, d’autre part. Cet axe met en débat la question de la nature de l’esprit et de la méthode à adopter pour élucider celle-ci. Le recours aux méthodes empiriques fournies par la neuropsychologie cognitive, avec ses modes propres d’administration de la preuve, permettent-elles une bonne élucidation de la vie cognitive ? Ou faut-il préférer des méthodes peu ou même non empiriques ? Par exemple, la sémantique doit-elle se construire au moyen d’une analyse logique et pragmatique exclusivement, ou faut-il accorder, dans la perspective d’une sémantique naturalisée, une place centrale aux opérations psychologiques et à leur examen expérimental ? Des questions similaires se posent au sujet de la mémoire et de l’intentionnalité. Plus précisément, les activités de l’axe 2 se distribuent selon deux orientations principales.
Approches philosophiques de l’esprit
La première orientation de l’axe 2 regroupe l’approche naturaliste et l’analyse conceptuelle sur quelques notions psychologiques. Consacrée à la mémoire, l’imagination et l’intentionnalité principalement, elle se propose de confronter mais aussi d’associer les ressources philosophiques que les travaux empiriques de la neuropsychologie cognitive et l’analyse conceptuelle promue par la philosophie du langage ordinaire offrent pour traiter des questions de philosophie de l’esprit.
Esprit et langage
La recherche au sein de l’IPhiG est ancrée depuis longtemps dans la réflexion sur le langage. Après avoir produit principalement des travaux relatifs aux langages logiques et aux langues naturelles et avoir exploré de celles-ci les dimensions sémantique et pragmatique, la seconde orientation de l’axe 2 interroge désormais les relations entre langage et esprit, que ce soit dans la perspective néo-wittgensteinienne d’une élucidation de l’esprit par une analyse du langage ordinaire, ou par une démarche naturaliste qui se pose la question de la nature des processus cognitifs mis en jeu par l’utilisation du langage, par exemple avec l’examen du rôle de la perception ou des différentes formes d’inférences à l’œuvre dans les processus d’interprétation sémantique des langues naturelles.
Axe 3 : « Histoire de la philosophie » (responsable A. Bonnemaison)
La troisième ligne de recherche de l’IPhiG poursuit deux objectifs principaux. Elle promeut d’abord le développement de travaux portant sur diverses périodes historiques : la philosophie ancienne (présocratiques, sophistes, Platon, Aristote, Plotin), moderne (Machiavel, Descartes, Malebranche, Poulain de la Barre, Elisabeth de Bohême, Marie de Gournay) et contemporaine (Maurice Merleau-Ponty, Cornelius Castoriadis, Gilbert Ryle, Elizabeth Anscombe, Simone de Beauvoir, Françoise Héritier, Barbara Cassin). Suivant une approche résolument interdisciplinaire, elle situe l’analyse des concepts et des débats philosophiques dans leur contexte socio-politique, culturel et intellectuel propre, tout en tenant également compte de la matérialité des sources. Elle travaille ensuite l’articulation entre la tradition philosophique et la philosophie contemporaine, que ce soit en étudiant les réactualisations contemporaines de certaines traditions philosophiques (comme la sophistique et la rhétorique), ou encore les racines historiques de courants contemporains (notamment le féminisme et la philosophie de l’État). Dans cette mesure, elle s’inscrit dans une perspective de collaboration avec les deux autres axes du laboratoire, tout en possédant ses propres objets de recherche. Plus précisément, les activités de l’axe 3 se distribuent selon trois orientations principales.
Constitution du canon philosophique
La première orientation est centrée sur la construction du canon philosophique. Elle interroge d’abord les gestes d’exclusion par lesquels se construit ce canon, que ce soit à travers la distinction entre philosophie et non-philosophie ou encore entre « grands » et « petits » philosophes. Elle intègre des travaux sur les frontières entre philosophie et sophistique, sur les femmes philosophes, sur les réécritures contemporaines, mais également des traductions et éditions d’œuvres dites mineures ou moins connues. Plus largement, elle questionne les différentes façons de faire (de) l’histoire de la philosophie. Ce faisant, cette orientation vise une approche réflexive et critique de l’histoire de la philosophie.
Imagination et facultés de l’âme
La deuxième orientation de l’axe 3 porte sur la question de l’âme et de ses facultés dans la tradition philosophique. Elle se concentre principalement sur trois problématiques liées les unes aux autres : le rôle de l’imagination par rapport aux autres facultés (mémoire, intellect, sensation) ; le recours au paradigme de l’empreinte et de la trace pour penser le rapport de l’âme au monde ; la place du corps dans l’explication des processus psychiques.
Questionner le pouvoir
La troisième orientation a pour objet la question du pouvoir dans la tradition philosophique. Le pouvoir y est étudié à la fois dans ses effets (comme l’invisibilisation et le contrôle des corps féminins), ses pratiques (comment rendre le pouvoir acceptable aux yeux des gouvernés ?), ses ressorts (quels sont par exemple les liens entre théories économiques et théories de la raison d’État ?), ainsi que ses liens avec le symbolique. Il s’agit donc à la fois d’interroger la façon dont le pouvoir a pu être philosophiquement théorisé, et de déceler dans l’histoire – y compris l’histoire de la philosophie – certaines pratiques ou effets de pouvoir.
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