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Droit d'asile et souveraineté : la question des réfugiés en Europe au XVIIe siècle

Séminaire / Société-souveraineté

Le 31 mai 2022

L'intervenante
Maîtresse de conférences en histoire moderne à l’Université Grenoble Alpes depuis 2006, Naïma Ghermani est membre du Laboratoire Universitaire Histoire Cultures Italie Europe (LUHCIE) et de l'Institut Convergences migrations (ICM). Elle a été membre junior de l’Institut Universitaire de France (2012-2017). Ses recherches portent sur l’histoire culturelle et politique de l’Allemagne moderne. Actuellement elle travaille sur l’exil et sur le droit d’asile au XVIIe siècle, thèmes de son habilitation à diriger des recherches intitulée « Nous pauvres exilés ». Généalogie du droit d’asile au XVIIe siècle. Elle sera publiée en 2022 aux Presses Universitaires de France.

Quatrième séance du séminaire Société et souveraineté (2021-2022) avec Naïma Ghermani.Le XVIIe siècle peut être qualifié de « crise des réfugiés » de l’époque moderne : luthériens de Bohême, vaudois, catholiques anglais, judéo-ibériques, huguenots dès le milieu du XVIe siècle et surtout après la révocation de l’édit de Nantes (1685), qui jette plus de 150 000 protestants hors de France, constituent les groupes d’exilés les mieux identifiés. Cette crise, qui frappe les esprits, ouvre une réflexion sur le droit d’asile. Ce dernier avait été pendant des siècles, y compris jusqu’au XVIIe siècle, un droit associé au droit pénal : il offrait une possibilité provisoire pour un criminel ou un délinquant d’acquérir une protection et une intercession lui permettant d’échapper pour un temps à sa peine. Depuis les époques antique et médiévale, le droit d’asile assurait une protection et une immunité dans un lieu réputé inviolable où un individu poursuivi ne pouvait être l’objet d’aucune coercition. L’afflux d’exilés au XVIIe siècle pose la question de l’accueil de populations innocentes, frappées par une injustice qui oblige les juristes allemands du XVIIe siècle à repenser à nouveau frais cette question d’un droit des exilés intimement lié à la question de la souveraineté des territoires. Ce droit s’oppose en effet aux extraditions, mais il s’impose surtout comme l’expression même d’un droit d’exception, d’un privilège du prince face aux autres nations, dans un contexte de renforcement de l’autorité souveraine en Europe.
 

Ouvert à tous, sans inscription.

Date

Le 31 mai 2022
Complément date
12h-14h

Localisation

Complément lieu

HYBRIDE : En présentiel à la MSH-Alpes et en visioconférence.
Lien visioconférence Zoom : https://univ-grenoble-alpes-fr.zoom.us/j/96172907109?pwd=K2lCd2dqY3JRaTZxQlZ3OXdLdjJQZz09
ID de réunion : 961 7290 7109
Code secret : 224466

Publié le 1 février 2022

Mis à jour le 12 avril 2022