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2019-2023 : La chaire "Ethique & IA"

MIAI Grenoble Alpes

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Pilotage : Thierry Ménissier

Le résultat d’un projet de recherche original

Le projet éditorial de cet ouvrage est lié à un programme scientifique que s’est donné un collectif de recherche original, la chaire éthique&IA (2019-2024) de l’institut pluridisciplinaire d’IA de Grenoble, MIAI. Cet institut compte parmi les quatre centres de recherche initialement créés à la suite du rapport proposé par Cédric Villani, mathématicien et alors député de l’Essonne, à la tête d’un comité d’experts, intitulé Donner un sens à l’intelligence artificielle. Pour une stratégie nationale et européenne et rendu public lors du sommet #AIForHumanity qui s'est tenu le jeudi 29 mars 2018 au Collège de France à Paris. Constitués chacun d’une trentaine de programmes de recherche appelés « chaires », ces centres visaient à structurer la stratégie nationale française de recherche sur l’IA, en regroupant méthodiquement à certains endroits du territoire hexagonal les forces académiques et scientifiques (laboratoires de recherche universitaire, CNRS, Inria, ainsi que les autres grands instituts nationaux) et en les associant au tissu industriel et entrepreneurial.

Si la grande majorité de ces programmes relevaient des mathématiques-informatique ou des disciplines associées, la chaire éthique&IA, unique en son genre dans le paysage hexagonal de la recherche publique, a constitué un groupe de chercheuses et chercheurs en sciences humaines et sociales réunis dans le but de « faire dialoguer l’informatique-robotique, la philosophie et les sciences humaines et sociales en vue de la compréhension des enjeux psycho-sociaux, moraux et politiques du déploiement de l'IA, ainsi que la détermination de règles éthiques en vue de solutions compatibles les valeurs de la démocratie », selon l’intention rendue explicite par le responsable scientifique au début du programme. Actif depuis octobre 2019 jusqu’à décembre 2024, ce collectif s’est enrichi, au fil des 62 mois de durée du projet, de fructueuses collaborations hexagonales et internationales dont on trouvera l’écho dans le volume, puisqu’il comprend de nombreuses contributions invitées, et qui s’entend sous deux angles de vue complémentaires.

D’un côté, le travail de recherche est animé par un questionnement à portée philosophique : il s’agit à la fois d’interroger la nature des systèmes d’intelligence artificielle (ce qui implique un questionnement de type épistémologique et ontologique) et de réfléchir aux enjeux de leur intégration dans les activités sociales qui réalisent la condition humaine. De l’autre, afin de réaliser cette tâche, le collectif de chercheuses et de chercheurs s’est voulu à la fois pluridisciplinaire, impliquant la contribution de plusieurs sciences humaines et sociales, et multigénérationnel, associant la jeune recherche (doctorant.es et post-doctorant.es) à l’effort de compréhension de la situation actuelle. Ce double principe se trouve en effet justifié par le sujet : celui-ci recouvre en effet tout à la fois une grande variété de sujets, une ampleur considérable pour les transformations sociales considérées, enfin une profondeur dans les bouleversements vécus par les humains, et il implique un renouvellement des points de vue favorisé par le dialogue intergénérationnel.

Les disciplines qui furent mobilisées sont la philosophie, la psychologie, la sociologie, les études juridiques, les sciences de l’information et de la communication et les sciences de gestion. Toutes furent conduites, au fil du travail scientifique, à inclure également la dimension historique, ce qui leur a permis de contribuer aux débats actuels en se montrant informées de manière la plus précise possible, mais également en capacité, par cette prise de recul, de formuler lucidement les enjeux contemporains. Bien entendu, la variété des disciplines mobilisées induit des différences méthodologiques entre les auteurs et autrices, notamment selon qu’ils soient issus des sciences humaines (la philosophie, les études juridiques qui se fondent souvent sur l’étude de textes) ou des sciences sociales (la psychologie, la sociologie, les sciences de l’information et de la communication et les sciences de gestion, qui s’appuient sur des méthodologies d’enquête). Cependant, toutes et tous, en partageant une même attitude interrogative sur les phénomènes considérés ainsi que quelques références précises dans la littérature académique récente, ont adopté la même posture, réflexive et critique. C’est cette posture qu’entend refléter cet ouvrage, accentuée par une volontaire personnalisation du propos, davantage qu’on ne peut le faire dans des publications rigoureusement académiques. Dans leur grande majorité, les auteurs et autrices réunies dans ce volume ne sont pas des informaticiens et il ne s’agit nullement de tenir un discours centré sur la technologie, bien que toutes et tous soient suffisamment au fait de cette dernière pour comprendre ce que l’IA transforme dans les sociétés et pour les humains.
 

Ménissier, T. (dir.), Vocabulaire critique de l'intelligence artificielle
 

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Présentation (PDF, 686.16 Ko)

Poster (JPG, 621.31 Ko)

Publié le 29 octobre 2019

Mis à jour le 17 septembre 2025