Vilius DRANSEIKA : Experimental philosophy of memory and personal identity

La philosophie expérimentale est une approche relativement récente qui utilise des méthodes empiriques pour traiter des questions philosophiques. Cette approche s’est déjà avérée fructueuse dans de nombreux domaines philosophiques, mais il y a eu jusqu’à présent relativement peu de travaux en philosophie expérimentale sur l’identité personnelle, et quasiment aucun sur la mémoire. Les recherches présentées dans cette thèse ont pour double objectif d’enrichir la philosophie de l’identité personnelle et la philosophie de la mémoire en élargissant la gamme d’outils méthodologiques dont elles disposent et d’enrichir la philosophie expérimentale en encourageant les spécialistes de cette approche à s’intéresser aux problèmes concernant l’identité personnelle et la mémoire. En bref, la thèse peut être considérée comme un ensemble d’études de cas portant sur l’application (et la critique) des méthodes de la philosophie expérimentale dans ces deux domaines. Les études de cas qui composent la thèse sont unifiées à la fois (a) sur le plan thématique, du fait qu’elles abordent toutes des questions portant sur l’identité personnelle et/ou la mémoire, et (b) sur le plan méthodologique, du fait qu’elles emploient toutes les méthodes de la philosophie expérimentale. La thèse est composée de trois parties. Dans la partie I, « La philosophie expérimentale de la mémoire », les outils de la philosophie expérimentale sont appliqués à trois problèmes en philosophie de la mémoire : la factivité du souvenir (chapitre 1), le souvenir de l’observateur (chapitre 2) et la mémoire épisodique en tant que critère de l’identité personnelle (chapitre 3). Dans la partie II, « La philosophie expérimentale de l’identité personnelle », les outils de la philosophie expérimentale sont appliqués à trois problèmes de la philosophie de l’identité personnelle : les concepts ordinaires de personne et d’identité individuelle (chapitre 4), l’utilisation des noms propres pour étudier les jugements d’identité personnelle (chapitre 5) et les relations entre les concepts de mort et d’identité personnelle (chapitre 6). La partie III, « Développer de nouveaux outils », présente deux tentatives de développer des outils qui, bien que déjà appliqués dans d’autres domaines (la philosophie de l’imagination et la métaphysique de la persistance) pourraient potentiellement être appliqués en philosophie expérimentale de la mémoire (chapitre 7) et en philosophie expérimentale de l’identité personnelle (chapitre 8). Le chapitre 7 traite, en particulier, de l’auto-identification dans la simulation épisodique en perspective d’observateur, tandis que le chapitre 8 décrit des moyens d’étudier le pluralisme ontologique intrapersonnel.