- Imprimer
- Partager
- Partager sur Facebook
- Share on X
- Partager sur LinkedIn
Séminaire d'axes
Le 27 mars 2025
Intervenant : Maxime Mariette, doctorant IPHIG
Parmi les multiples leçons de Michel Foucault, l’une des plus importantes concerne l’incroyable impact éthique qu’il y a de délivrer à d’autres des vérités sur soi-même. En analysant les multiples pratiques d’aveu, de la pastorale chrétienne à la psychanalyse, l’auteur de La Volonté de savoir nous amène notamment à comprendre que la question de la vérité n’est pas un enjeu uniquement épistémologique ou transcendantal, mais comprend toujours déjà des enjeux de pouvoir. Et il se trouve que lorsque la vérité se manifeste comme vérité de soi, elle fait fonctionner des jeux de pouvoir qui façonnent l’individu de telle sorte que sa conduite suive les normes mises en place par les différentes institutions de la société, à commencer par l’Église, la police, le judiciaire ou l’hôpital.
Mon intention est d’aller faire ce même travail de généalogie de la subjectivité moderne mais dans les pratiques dites militantes de ce dernier siècle afin de rendre visible l’émergence d’instabilités critiques de certains modes de dire-vrai sur soi-même à travers lesquelles se sont agencées les modes de discours critiques actuelles. En l’espace d’une centaine d’années, nous montrerons que le discours militant s’est intimisé. Il sera alors pour nous question, dans cette relation puissante et historique qui existe entre la manifestation de la vérité, les relations de pouvoir et la constitution du sujet, de faire la différence entre les pratiques de récits de soi qui amènent une subjectivation s’accordant avec les institutions et d’autres transformant les subjectivités de telles sortes qu’elles nourrissent une attitude fondamentalement et explicitement critique et destituante. C’est pourquoi nous analyserons non seulement le caractère ambivalent du rôle de la vérité, tantôt outil essentiel du pouvoir, tantôt pratique clé de la résistance mais aussi quelle place singulière l’histoire des pratiques politisées du récit de vie peuvent avoir dans cette ambivalence entre vérité instituante et vérité destituante.
Date
10h -12h
Localisation
UFR ARSH
Salle B1
- Imprimer
- Partager
- Partager sur Facebook
- Share on X
- Partager sur LinkedIn