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Les formes imparfaites de la souveraineté numérique : institutionnelle, nationale et post-nationale, populaire

Séminaire / Société-souveraineté

Le 11 décembre 2020

Thierry Menissier, Pr de philosophie

Dans cette intervention nous souhaitons poursuivre notre réflexion en philosophie politique sur la relation entre les concepts hérités de la modernité (et la souveraineté représente un tel concept, parmi les plus importants) et la situation contemporaine dominée par l’essor des nouvelles technologies dans tous les secteurs de l’activité sociale, économique et politique.

Souvent, on estime de manière spontanée que la notion héritée de souveraineté ne correspond plus aux réalités technologiques et économiques contemporaines, notamment celle du numérique, de l’IA et de la data. Ce n’est pas entièrement faux puisque, dans leur fonctionnement normal, ces technologies se déploient dans un espace qui ignore les frontières territoriales et qui excède les régulations nationales. A certains égards, l’économie globalisée dans laquelle se déploient les technologies innovantes a en effet rendu obsolète l’idée héritée de souveraineté.

Mais une telle position apparaît évidemment insuffisante du fait que derrière les relations des acteurs de ces technologies – dont certains sont d’ailleurs publics : institutions directement étatiques ou entreprises patriotiquement affiliées à leur nation d’origine – se jouent des rapports de force qui s’inscrivent dans le cadre des thématiques qui furent autrefois pensées à partir de l’essor de la souveraineté nationale et du développement des relations internationales modernes dans l’esprit de la diplomatie des Traités de Westphalie : lutte constante des acteurs pour la conquête de territoires parfois dans une visée hégémonique, concurrence internationale dans les investissements d’innovation, relations d’alliance intéressées, cyber-conflictualité voire cybercriminalité parfois clairement commanditée par des Etats souverains belliqueux.

En regard de cette réalité ambiguë, la tâche que nous nous fixons est double : savoir ce qu’on peut dans un tel contexte conserver du concept hérité de souveraineté ; déterminer comme les nouvelles technologies permettent de le réinventer dans une société internationale pacifiée et ordonnée de manière rationnellement souhaitable.

Dans cette intervention, nous voulons approfondir un point particulier : la souveraineté se dit en plusieurs sens, elle n’est pas seulement celle de l’Etat. Si dans la tradition bodinienne, on tend à confondre la souveraineté et la préservation de l’institution étatique, il faut se souvenir que son concept plein et entier conduit à la concevoir également comme « nationale » et « populaire ». Que signifient ces dimensions dans le monde numérique ? Que permet de penser l’idée d’une « souveraineté nationale et populaire numérique » ? Et qu’est-ce que cet angle de vue apporte à l’évolution de la notion de souveraineté ?  

Date

Le 11 décembre 2020
Complément date
de 12h à 14h

 

Localisation

Complément lieu
En visioconférence ouverte à tous
Si vous souhaitez participer, merci de vous inscrire préalablement auprès de thomas.boccon-gibodatuniv-grenoble-alpes.fr (Thomas Boccon-Gibod qui vous enverra le lien de connexion : thomas[dot]boccon-gibod[at]univ-grenoble-alpes[dot]fr)

Toutes les informations sont à retrouver sur le site web de la MSH : https://www.msh-alpes.fr/recherche/seminaires/societe-et-souverainete

Publié le 26 octobre 2020

Mis à jour le 9 décembre 2020