ANR Projet SCARR
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Responsable scientifique : Monsieur Kourken Michaelian
Le Projet (2024-2026)
La référence, en général, est la relation qui existe entre un item linguistique ou mental et l'entité sur laquelle il porte. La référence mnésique, en particulier, est la relation qui existe entre un souvenir épisodique – défini en gros comme le souvenir des événements du passé personnel – et l'événement passé sur lequel il porte. La référence mnésique suscite un intérêt croissant, mais les philosophes n'ont pas encore mené d'enquête systématique sur la référence mnésique en s'appuyant sur les théories actuelles de la mémoire. SCARR sera le premier projet à le faire. Le projet, qui sera hébergé au Centre de philosophie de la mémoire de l'Université Grenoble Alpes, a deux objectifs.
Premièrement, il combinera une série de théories causales de la mémoire (la théorie causale classique, la théorie causale constructive, la théorie causale minimaliste et la théorie causale procédurale), ainsi que la théorie simulationniste de la mémoire, avec un ensemble de théories descriptiviste, causale, hybride et fiabiliste de la référence, afin de cartographier l'espace des analyses possibles de la référence mnésique, en déterminant laquelle de ces analyses est susceptible de satisfaire trois critères essentiels : la cohérence, le soutien empirique et l'adéquation intuitive.
Deuxièmement, il procédera à une évaluation détaillée des analyses les plus prometteuses pour déterminer lesquelles devraient être préférées en fin de compte. L'hypothèse de travail du projet est que les analyses les plus prometteuses sont celles qui combinent la théorie causale minimaliste du souvenir avec la théorie hybride de la référence, la théorie causale procédurale du souvenir avec la théorie hybride de la référence, et la théorie simulationniste du souvenir avec la théorie fiabiliste de la référence. Étant donné que chacune de ces analyses est susceptible d'être cohérente, le choix entre elles dépendra des niveaux de soutien empirique et intuitif dont chacune bénéficie. Étant donné que chaque théorie bénéficie d'un niveau raisonnable de soutien empirique – soutien que la théorie causale minimaliste reçoit de la recherche sur le traitement prédictif, la théorie causale procédurale de la recherche sur les mouvements oculaires pendant le rappel, et la théorie simulationniste de la recherche sur la relation entre la mémoire épisodique et la pensée épisodique future – le choix peut finalement se porter sur les niveaux de soutien intuitif dont jouit chaque théorie.
Les conclusions de SCARR intéresseront les philosophes travaillant dans des domaines tels que l'épistémologie et les chercheurs travaillant sur la mémoire dans d'autres disciplines, mais elles intéresseront avant tout les philosophes de la mémoire et les philosophes de la référence. Aux premiers, elles offriront un moyen de faire avancer le débat causalisme-simulationnisme, qui structure une grande partie de la recherche actuelle dans ce domaine. Aux seconds, elles offriront la possibilité d'appliquer les théories existantes à un nouveau domaine important, ce qui permettra d'affiner ces théories. Grâce à son étude de la référence mnésique, SCARR favorisera une interaction accrue entre les philosophes de la mémoire et les philosophes de la référence et fera de la référence mnésique un domaine d'étude important pour les deux communautés de recherche à l'avenir.
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