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Chloé BONIFAS : Imaginaire et pratique de la performance : mise en perspective en milieu professionnel pour une réflexion critique sur la subjectivation au travail

Soutenance

On January 14, 2026

dirigée par Monsieur Thierry Ménissier (UGA)

Notre étude propose une réflexion sur le processus de subjectivation au travail. À cette fin, nous nous penchons sur la notion de « performance », dont l’introduction récente depuis la fin du XXᵉ siècle, dans les Nouvelles Formes d’Organisation du Travail (NFOT), est révélatrice des transformations des méthodes managériales et de la manière dont elles impactent la constitution de l’identité individuelle. Nous souhaitons ainsi interroger les spécificités de la performance en tant que critère d'appréhension de nos modes d’être et d’action contemporains en milieu professionnel, fondées sur une étude des usages du terme. Relevant de la philosophie sociale de par l’interdisciplinarité de la matière étudiée, la contemporanéité de son objet, et son approche critique de la modernité, cette recherche a pour objectif de penser le sens attribué au travail dans nos sociétés contemporaines, en abordant de manière critique les manières de « réaliser » son lien avec la construction de l’identité individuelle.

 

    Nous nous appuyons sur une analyse discursive d’une littérature gestionnaire et plus générale sur la notion, complétée par quelques entretiens renforçant la dimension pratique de notre approche, pour établir un « imaginaire », au sens castoriadien, de la performance. Nous procédons en ce sens à une identification des connotations associées à ce terme, notamment à partir d’un prisme néo-aristotélicien qui l’ancre dans une conception éthique autour de l’idée d’un aboutissement de sa forme et d’une recherche d’excellence. Nous étudions ensuite la place de la corporéité dans l’idée de performance, mise au jour dans les usages pluridisciplinaires de la notion, que nous réinscrivons dans le paradigme nietzschéen d’un rapport de forces entre forces actives et réactives, ambiguïté dans laquelle la performance se situe entre expression de soi et dressage, particulièrement dans le champ artistique. Cela nous permet d’exposer son rapport à la contrainte, qui émerge notamment de son appartenance que nous proposons dans le schème de l’ascèse. Celui-ci nous permet dans un dernier temps d’exposer en quoi sa mise en pratique, sous la forme à la fois d’outils d’évaluation, d’instruments de mesure du travail et de source de motivation, est marquée par cet ancrage conceptuel de l’achèvement d’une forme au travers de la contrainte. Par là, elle impacte le processus de constitution de l’identité au travail, en influençant la finalité du travail et la manière de prendre en considération les « attentes expressives » envers ce dernier.

    

    Nous concluons sur l’ambiguïté d’une « éthique » de la performance. Si elle peut être vécue comme telle, tant dans la sphère professionnelle que privée, en se manifestant notamment sous la forme d’une expression d’une « éthique » contemporaine du travail, prolongeant de manière sécularisée la conception protestante analysée par Max Weber tout en reconduisant les apories d’une « éthique » néolibérale, nous montrons les impasses de cette conception. L’objectif est de souligner la nécessité de repenser les modalités de la performance dans ses contextes d’existence et de transformer les organisations du travail pour limiter ses impacts sur la subjectivation dans ce cadre.

Date

On January 14, 2026
Complément date

14h

Localisation

Complément lieu

Maison Jean Kuntzmann
Amphithéâtre
110 Rue de la Chimie
38400 Saint-Martin-d'Hères

 

 

Submitted on December 18, 2025

Updated on December 18, 2025