Skip to main content

La foutaise flagrante comme atteinte à la capacité d’agir

Séminaire d'axes

On May 27, 2025

Intervention de Marie Guillot (Université Paris Nanterre)

L’objet de cette réflexion est ce qu’Harry Frankfurt (1986[2005]) désigne sous le nom de « bullshit », que je traduirai par « foutaise ». Selon la définition classique, il s’agit d’un type de discours apparenté au mensonge mais distinct de ce dernier, et caractérisé par une indifférence à la vérité. Quel mal y a-t-il exactement à s’adonner à la foutaise ? Certain.e.s (dont Frankfurt lui-même, mais aussi, plus récemment, Quassim Cassam) voient la foutaise comme l’expression d’un vice épistémique, par exemple la paresse ou la négligence intellectuelle.

Je voudrais défendre une approche différente.

Je commencerai par analyser des types sous-étudiés de foutaise pour justifier une révision de la définition que l’on en donne traditionnellement. J'avancerai ensuite l'hypothèse que la faute caractéristique de celles et ceux qui s’adonnent à la foutaise, telle que je redéfinis celle-ci, n’est pas spécifiquement d’ordre épistémique. Comme cela apparaît nettement dans le cas que j’appelle la « foutaise flagrante », leur but est (entre autres choses) de mettre en arrêt la discussion en détruisant les conditions de possibilité pour que l’interlocuteur.ice de bonne foi puisse accomplir les actes de langage qu’elle ou il a l’intention d’accomplir. Si et lorsque la foutaise est une faute, c’est donc en tant qu’atteinte à la capacité d’agir des sujets de discours.

Date

On May 27, 2025
Complément date

10h30 - 12h

Submitted on March 10, 2025

Updated on April 2, 2025